La rencontre entre l’équipe de Biin et la Ville de Nîmes a été déterminante pour la création de biinlab et la conception de ses fonctionnalités principales. Entretien avec Jean-Pascal Marron, chef de projets numériques, Musée de la romanité / Ville de Nîmes.
Quel rôle avez-vous joué dans la conception de biinlab ?
Une première collaboration réussie avec l’équipe de Biin avait permis en 2013 la conception et la production de deux applications muséographiques. Une pour le Musée archéologique en préfiguration du programme numérique du futur Musée de la romanité et une seconde pour les 20 ans de Carré d’art bibliothèques.
La solution proposée à l’époque par Biin incluait déjà un CMS mais avec Didier Travier – Conservateur de Carré d’art bibliothèques, nous avons rapidement pensé que cet outil pouvait aller plus loin, imaginant des fonctionnalités permettant à des non techniciens la création d’applications muséographiques à la manière des solutions comme Wix, Jimdo ou Weebly pour les sites web…
Nous avons proposé nos idées à l’équipe de Biin qui était alors également en réflexion sur ce type de solutions. Ces idées sont à l’origine des concepts et fonctionnalités à la base de biinlab…
À quels problèmes une plateforme telle que biinlab permet-elle de répondre ?
Proposer ce type d’outil c’est évidemment répondre aux problèmes causés par des moyens financiers limités.
Dans le secteur des musées et de la culture, proposer ce type d’outil c’est évidemment répondre aux problèmes causés par des moyens financiers limités. Faire soit-même revient moins cher que la commande sur mesure. Cette dernière est souvent hors de portée des budgets alloués à la culture et au numérique dans nombre de musées et de lieux de patrimoine. BiinLab s’inscrit de fait dans une logique de démocratisation des outils et de l’accès au médias numérique tant pour les professionnels des musées que pour le public.
Quels sont les avantages proposés par biinlab ?
Pour ce type d’application la simplicité de prise en main est essentielle. BiinLab répond très bien à cet enjeu avec des concepts très simples – les médias, les fiches etc. – et un design convivial au service d’une ergonomie intuitive. L’accès rapide au support en cas de besoin et une entreprise à taille humaine permettent le développement d’une bonne communauté d’utilisateurs.
L’utilisation d’iconographies soumises à droits de reproduction devient de plus en plus simple…
La publication multiplate-forme (table tactile, tablette, web etc.) est également un véritable atout.
Et puis, avec le développement de partenariats pour l’utilisation d’API permettant d’accéder au contenu des banques d’images de la RMN et de Gallica notamment, l’utilisation d’iconographies soumises à droits de reproduction devient de plus en plus simple…
Comment biinlab est-il utilisé par les musées de la ville de Nîmes ?
Pour le moment, les principaux utilisateurs sont Carré d’art bibliothèque et le Musée de la romanité.
En 2020 nous souhaitons expérimenter BiinLab à l’échelle de l’ensemble des équipements culturels de la Ville afin de coconstruire ensemble les usages et les savoir faire autour de la solution et étudier l’opportunité d’un déploiement global. Nous sommes donc en phase de test.
Il est vrai qu’au delà des limitations budgétaires, le développement de solutions multimédia pour la médiation culturelle se heurte parfois au manque de temps et d’acculturation au numérique des personnels.
Comment voyez-vous le futur de ce type de solutions ?
Je suis persuadé que la production d’applications de contenus multimédia pour écrans tactiles mobiles ou non, suit une évolution de solutions statiques vers des solutions dynamiques analogues à celle des sites Internet au début des années 2000 avec le développement des CMS tels que Drupal, Joomla, WordPress etc. BiinLab s’inscrit totalement dans cette dynamique.
BiinLab est placé actuellement parmi les premiers arrivants sur un marché qui va probablement devenir très concurrentiel à terme.
Le succès et la pérennité seront déterminés par la fiabilité et la robustesse technique des solutions, la convivialité et l’ergonomie des outils, la variété des skins et outils de personnalisation et bien sûr la qualité du support et de la communauté des utilisateurs…